Sorti en salles mercredi dernier, Brooklyn est l'un de ces rares films à donner une vision sincère de la banlieue française, une histoire racontée entièrement par ceux qui connaissent de près le quotidien difficile de ces quartiers, la misère sociale, la débrouille, aussi. Sachez que désormais Kt Gorique est Brooklyn. Et aussi émouvante, tonique, drôle, cultivée. Kt Gorique est à l’opposé de ce conformisme-là. On ne le saura pas. Jugez-en plutôt, ici . Violente, à la façon dont claque son nom d’artiste. Et puisque Dino Killabizz est lui aussi présent, on ne va pas se gêner pour convier au dessert un soce de l’autre côté du périph’ : l’homme de Biffmaker, à savoir monsieur Nasme dont l’imminent « Goût du pire » va faire du bruit bien au-delà de Landerneau…. Allemagne Pour autant, pas question de baliser aussi schématiquement leur parcours.
Dans un précédent article, nous avons risqué un audacieux rapprochement entre Kt Gorique et MC Lyte. Argentine On n’en a pas plus le début mot. Puis Jumo Prod, les studios MSixteen où se peaufine tranquillement l’album à venir. Ce sera le point de départ d’une aventure dans le monde du hip-hop, avec ses peurs, ses émotions, le trac de la scène, ses belles rencontres et ses déceptions. Pas seulement l’irrésistible comparse Babali Show (au jeu presque sobre pour la circonstance, ses proches n’en sont pas revenus !! De nous grand public, vivement intéressés par les connexions d’outre-Atlantique, et pas assez par les albums de ceux qui les rendaient possibles. Parce qu’on n’en voit pas beaucoup d’autres capables de nous faire humer aussi véridiquement l’air de Saint-Denis…. Pérou, © 2017 REVOLUTION PERMANENTE - Termes et conditions, Maïwenn et Bachelot nous rejouent le débat #Metoo : entre propos réactionnaires et instrumentalisation, Big Little Lies : les milles rouages du sexisme et de la violence machiste, Cinéma. On en sent presque physiquement la marque cuisante au cours d’un génial « freestyle », sur le tempo d’une tâche ménagère aussi répétitive que soudain cathartique. Au moins « Brooklyn : le film » nous facilite-t-il la transition… grâces en soient rendues à Pascal Tessaud et son équipe de pirates !
A l’image de la société, la banlieue n’est pas exemptée des oppressions machistes, et l’on sent à quel point celles-ci pèsent sur Coralie. Et figurez-vous qu’on n’a pas envie de quitter celle, déjà évoquée, qui jouxte Lutèce au niveau 1.8 côté 9.3… Alors Ra-fal, à toi l’honneur, en pleine nature en plus !
Elles se préservent tout simplement de sa représentation redoutablement puérile.
Coralie, alias Brooklyn quand elle rappe, c’est Kt Gorique. Rien d’une comète aussi vite éteinte qu’apparue…. Celle des Mérovingiens en particulier, occasion d’un hilarant raccourci entre Dagobert et NTM. La jeune femme trouve une chambre à louer chez Odette (Liliane Rovère), une retraitée qui fume de l’herbe, et un petit boulot dans une association de quartier où elle fait le ménage et la cuisine.
D’où cette impression identique d’une éclipse, alors que le hip hop demeurait tout aussi vivace que chez nous à Bâle, Genève, Sion et Lausanne. Alors qu’elle cherche des contacts pour se faire une place dans le monde du hip-hop, elle est systématiquement confrontée à des tentatives de séduction. C’est à dire que le texte n’était pas écrit au préalable, que les acteurs connaissaient la scène à jouer mais étaient libre de l’interpréter à leur manière (sous les recommandations en live du réalisateur). Avec tout le respect dû à celle-ci, on doute de voir un jour la première nommée s’engluer dans la guimauve guettant à mi-carrière même les b-girls de Brooklyn ! Comme à Montréal, Québec, Laval et Gatineau. Elle est venue, a vu, a vaincu : un peu ce qu’elle avait réalisé en 2012, pour la finale d’End Of the Weak à Manhattan, pas très loin de… Brooklyn. L’adéquation entre les personnages de ce bijou filmique et le rap qu’ils représentent est un gage de crédibilité, jamais atteinte encore à un tel degré dans le cinéma français. Costa Rica
« Quand j’écoute du rap aujourd’hui ça m’rappelle que l’orchestre du Titanic a continué de jouer pendant qu’il coulait… », Diantre ! »…, N’empêche que « le fiston » soulève un lièvre de taille. Cibler un public présupposé mâle, jeune et immature revient à donner aux peu convaincus le sentiment que le « vecteur » est lui-même un peu tout ça.
A titre d’éclaircissement : il s’agissait simplement de prendre le contre-pied d’un blogueur (au demeurant excellent dribbleur) exprimant voici quelque temps son… hem… scepticisme, quant aux productions helvétiques. Kt Gorique est la parfaite illustration de ce que le hip hop peut engendrer de meilleur. . Laissant libre cours, par exemple, à une vision fantasmée de cette banlieue où ses peintres du dimanche n’ont parfois jamais mis les pieds. Explication toute bête : pour la première fois, on a vu un film français sur le rap qui respire le rap. Issa donc, certes pas le personnage le plus attachant de l’histoire, va se planter humainement. Sûr qu’en fait de clip « bucolique », souhait précédemment exprimé, il en existe de plus verdoyants que ceux-ci. Ha ha ha avouez que vous l’avez pas vue venir celle-là ! Faire sa place dans le monde hip-hop quand on est une femme. Alors… violente, oui. A votre tour ! Et sont prêts à y retourner…. Pourquoi n’y aurait-il pas un vrai cinéma, pour la décrire et l’aimer telle quelle ?
De bons chums en dépit des apparences. Si la punchline est lapidaire, et éparpille façon Raoul Volfoni, sa formulation sans concession reste à méditer –attention, on refait du JT, là…. Le flow très articulé qu’on lui connaît, ce pilier d’Ursa Major en fait sans surprise un atout maître. A propos, on ne devait pas trop parler du scénario, et finalement qu’est-ce qu’on a fait d’autre ? Bon, on n’arrive décidément pas à lâcher le rap québ. Comme nous. Chacun des acteurs « secondaires » est dans son élément. Et les dispense de s’intéresser au real hip hop…. Ra-fal Uchiwa qui l’interprète, probablement tout aussi ambitieux dans sa réalité de MC, semble peu enclin à suivre le même chemin. Dès que la date sera validée, l’ami Monk.e, confrère lui-même champion EOW, lui laissera la place sur le bandeau de tête ci-dessus. Changer ), Vous commentez à l’aide de votre compte Google. Pascal Tessaud est de Saint-Denis, haut lieu historique de ce-que-vous-savez… et de la royauté française. Koma ne pardonne pas qu’un certain rap se soit aligné sur un modèle de société tellement rance qu’il devrait être sa cible de prédilection.
Kt Gorique, on l’aime déjà sans la connaître, ce qui ne saurait tarder (des tractations sont en cours, selon la formule consacrée). Pascal c’est un guerrier, nous a assurés un de ses proches lors du débat qui a suivi la projection. C’est officiel, le film « Brooklyn » sort dans les salles de cinéma à partir du 23 septembre 2015 ! En choisissant une jeune femme noire pour incarner le rôle principal, Pascal Tessaud met en lumière la difficulté à se faire une place dans la société, quand on est la fois issu des milieux populaires, noir de peau et une femme, de surcroît. "Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres". Dans la bande à (Pascal) Tessaud, cette authenticité-là exsude par tous les pores de la peau. C’est ce que le réalisateur appelle du « cinéma guérilla », où « l’on prend beaucoup de plaisir à inventer les dialogues sur l’instant (…),on perd le contrôle des choses ». Et on comprend qu’un tel joyau regagne régulièrement son écrin valaisan. Il suffit de se départir du faux cynisme dont Issa (Rafal Uchiwa, impeccable) croit se faire une armure… celui-ci est le perdant de l’histoire, moins parce qu’il en est le salaud que parce qu’il a abdiqué ses propres valeurs. Et parce que notre truc c’est plus le hip-hop que le cinoche –de l’art de perdre 500 amis de plus à la moitié du billet !– on laisse à d’autres le soin de parler du film. Un seul hêtre vous manque, et tout est des peupliers : « The Batard Blog » n’a rien publié depuis le 11 décembre. Le jeune rappeur Issa (Rafal Uchiwa) est en proie à ses contradictions, lui qui est encore en balance entre un style sincère et un rap commercial, qui pourrait lui offrir de grandes scènes.
Le film a reçu de nombreux prix et sélections, nationaux et internationaux, dont notamment au « FESTIVAL DE CANNES 2014 aux sélections ACID ».